Les ondes émises par l'iPad sont-elles nocives pour la santé ?

Les ondes émises par tous les appareils que nous utilisons au quotidien (téléphone, radio, talkie walkies, Wifi, Bluetooth…) appartiennent aux ondes radiofréquences, ou ondes radio.

Après plusieurs mois d’études et d’investigation menée par notre équipe, nous vous partageons enfin cet article traitant d’un sujet brûlant : celui des ondes électromagnétiques, et plus particulièrement de celles émises par les iPads.

L’objectif principal est de répondre à vos interrogations tout à fait légitimes sur les effets de ces ondes dans le cas d’une pratique musicale sur iPads.

Les ondes (seulement radio cette fois-ci), sont nommées ainsi parce qu’elles répondent à deux conditions :

  • Elles oscillent moins de 300 000 fois par seconde

  • Leur longueur d’onde est supérieure à 1mm.

Les ondes radiofréquences sont, en comparaison, moins puissantes que les autres ondes électromagnétiques (infrarouges, rayons X, ultraviolets…) mais elles ont une portée plus importante.

Font partie de la famille des « ondes radios » les ondes de puissance et portée variables : par exemple, les plaques à induction ou les fours à micro-ondes, qui sont sans effet si on s’en éloigne de plus de 50cm. A l’inverse, une antenne de radio ne fait qu’envoyer et recevoir un faible signal électrique, par contre, possède en revanche une portée de plusieurs dizaines de kilomètres.

On comprend donc que, pour étudier l’impact sur l’homme des appareils que nous utilisons désormais quotidiennement et qui émettent des ondes de faible puissance, il faut apprécier et mesurer leurs émissions en ondes radiofréquences.

Voici un schéma permettant de relativiser la puissance des appareils domestiques qui nous entourent.

La puissance de l’exposition ambiante aux ondes électromagnétiques s’exprime en Volt par mètre. L’Organisation Mondiale de la Santé fixe les seuils d’exposition admissibles aux ondes radio entre 28 et 61 V/m.

La distance entre l’homme et l’appareil jouant un rôle déterminant dans notre exposition aux ondes, il ne suffit pas d’additionner les valeurs individuelles de chaque appareil pour déterminer notre exposition totale : cela nécessite l’intervention d’un expert. En l’occurrence, l’homme à droite du schéma n’absorbe quasiment aucune onde électro-magnétique venant des différents appareils dans la pièce.

On observe donc grâce au schéma ci-dessus que le niveau d’exposition aux ondes radio, s’il n’est pas nul, reste très en dessous des normes prescrites par l’OMS. De plus, les différentes sources d’expositions se sont multipliées depuis la seconde moitié du 20ème siècle. Le phénomène n’est donc pas tout à fait récent, et n’a pas attendu l’arrivée des smartphones. Radio, plaques à induction, ampoules basses consommation, portiques de sécurité… tant d’objets diffusent des ondes radiofréquences depuis plusieurs décennies.

Newzik étant une solution numérique utilisée en orchestre ou à la maison sur iPad, notre étude sera ciblée sur deux points spécifiques :

  • En premier lieu, regardons les choses de manière globale avec pour unique objectif de se pencher sur les effets avérés des ondes radiofréquences sur nos organismes.

  • En second lieu, nous ferons un zoom sur les appareils connectés, en particulier les iPads/Smartphones/ordinateurs portables, afin de savoir si leurs émissions d’ondes radiofréquences méritent une prévention.

1) Beaucoup de questions légitimes pour aucun effet avéré.

Bien que notre exposition des ondes ait drastiquement augmenté depuis le 20ème siècle…

Il n’est pas nécessaire de pousser la réflexion très loin pour comprendre la raison pour laquelle les ondes posent question dans nos sociétés. En effet, la multiplication des appareils connectés dans notre environnement s’est accompagnée d’une hausse incontestable de notre exposition aux ondes radiofréquences. Bien que la quantité d’ondes émises par nos appareils dépende bien évidemment de l’usage qu’on en fait (un appareil éteint ou en mode avion n’émettra quasiment pas d’ondes), l’exposition ambiante aux ondes radio a bel et bien augmenté, et cela pour tout le monde.

Grâce au site cartoradio.fr, il est possible de comparer l’exposition ambiante d’un lieu très densément peuplé et celle d’un lieu plus isolé, généralement calculée en Volt par mètre.

Ainsi, l’exposition aux ondes radios en plein milieu de l’avenue des Champs Élysées est de 3,93 Volts par mètre, quand celle du centre-ville d’Angerville (ville de 4000 habitants à 70 kms de Paris) est de 0,16 Volts par mètre. Mais rassurons-nous, malgré leur différence énorme, ces deux valeurs sont très loin des seuils admissibles prescrits par l’OMS qui, rappelons-le, se situent entre 28 et 61 V/m selon les configurations.

…aucune conséquence notoire de ce changement n’a été observée à ce jour.

Nous avons donc parcouru plusieurs articles, officiels ou scientifiques, qui documentaient les effets de cette augmentation de l’exposition aux ondes. Force est de constater que de nombreuses études se sont penchées sur le sujet sans pouvoir relever un effet néfaste de l’exposition aux ondes

Durant notre enquête, nous avons trouvé des sites internet au ton très alarmiste, accusant les ondes de tous les maux. Néanmoins, ces publications n’avaient jamais de source pour valider leur propos, et dirigeaient plutôt la discussion sur la meilleure manière de se protéger contre les ondes (ce qui ne concerne pas notre étude actuelle).

Nous avons plutôt choisi de fonder cette étude sur les recherches poussées de l’IARC (International Agency for Research on Cancer, appartenant à l’Organisation Mondiale de la Santé), datant de 2013. Voici une brève compilation des informations que nous y avons trouvé :

« Les sources principales de l’exposition humaines aux radiations radiofréquences sont les sources environnantes pour les ouvriers, et les émetteurs opérant proche du corps, comme les appareils tenus en main pour le reste de la population »

« Nous n’avons pas observé d’augmentation stable et documentée du taux de cancer depuis la popularisation des téléphones portables ».

« Plusieurs petites études de contrôles prématurées se sont révélées non informatives ».

Nous pouvons donc résumer cette première partie en deux points :

  • Le niveau d’exposition aux ondes a grandement augmenté au cours de ces dernières années

  • Néanmoins, cette augmentation n’a pas d’effet décelable à ce jour, et ce, malgré le nombre très élevé d’études ayant tenté d’estimer sa conséquence.

2) Les Tablettes, ordinateurs et autres appareils se fondant principalement sur les technologies Wi-Fi et Bluetooth ne sont pas nos principales sources d’exposition aux ondes.

Des régulations extrêmement strictes encadrent les émissions d’ondes

Selon l’OMS, malgré l’absence d’effets notoires liés à la radiation d’ondes radiofréquences, il s’agit d’un phénomène extrêmement régulé. Le dicton « on ne sait jamais » prend tout son sens lorsqu’on apprend que les seuils limites sont fixés à un cinquantième de la valeur à partir de laquelle on commence à observer une première conséquence ponctuelle, à savoir une légère augmentation de la température corporelle.

Nous avons déjà étudié les seuils limites d’exposition ambiante aux ondes radio. Découvrons maintenant les seuils relatifs à l’exposition locale (i.e. lorsque les ondes sont dirigées directement vers une partie du corps). C’est a priori ce qui concerne Newzik. C’est d’ailleurs dans cette catégorie qu’on range les appareils connectés.

Pour comprendre les seuils fixés par l’OMS, il est nécessaire de se familiariser avec une notion bien précise : le DAS ou débit d’absorption spécifique. Il désigne la radiation maximale d’un appareil en ondes radiofréquences. Un appareil fonctionnel ne pourra jamais émettre plus d’ondes radio que ne l’indique son DAS. L’unité de mesure pour le débit d’absorption spécifique est le Watt par kilogramme.

L’OMS nous explique donc que le DAS d’un appareil utilisant des ondes radiofréquences ne doit pas dépasser 2 Watts par kilogramme.

Ces seuils fixés de manière préventive sont évidemment respectés par toutes les marques que nous utilisons pour nous équiper en appareils connectés. Pour en savoir plus, vous pouvez vous renseigner sur les émissions maximums des appareils Apple au lien suivant :

Ce site nous montre qu’à son niveau de transmission le plus élevé, toute configuration confondue (Bluetooth, wifi, cellulaire…) un iPad récent ne dépasse jamais le seuil de 0,99 Watts par kilogramme, soit la moitié du seuil de sécurité fixé par l’Organisation Mondiale de la Santé. Mais surtout, on remarque donc que l’émission maximale d’un iPad est 100 fois moins élevée que le niveau à partir duquel le premier effet sur l’organisme (une augmentation locale de 1° Celsius des tissus corporels) apparaît.

Ces recommandations de l’OMS sont en accord avec la dernière directive Européenne en date, énumérée le 26 juin 2013, qui vise principalement à assurer la bonne santé physique et mentale sur le lieu de travail. Nous vous résumons brièvement cette directive ci-dessous :

  • Face à l’absence d’effet notoire à long terme, l’Union Européenne préfère ne pas se prononcer quant aux législations à adopter par les États membres. Elle a toutefois établi une réglementation autour des expositions ponctuelles environnementales à ne pas dépasser sur le lieu de travail.

  • Les effets à court terme recensés sont (par ordre d’apparition): Des effets thermiques (augmentation locale des tissus corporels), des effets sensoriels (vertiges, phosphènes rétiniens ou autre) et des effets sur le système nerveux, qui peuvent altérer les capacités cérébrales ou musculaires.

Il est important de noter que ces effets ne sont pas communs à toutes les ondes radios : en plus des conditions d’émission (exprimée en Volt/mètre), une condition de fréquence vient se rajouter. Une image valant mieux que mille explications, prenez un moment pour comprendre le graphe ci-dessous.

Étant donnée la difficulté de mesurer avec exactitude l’exposition à chaque emplacement du lieu de travail, l’Union Européenne a fixé un seuil facilement mesurable : la valeur d’action pour le champ électrique (ou VAE). Si ce seuil est dépassé, la commission européenne recommande alors de faire intervenir un expert afin de précisément calculer les émissions.

Le graphique ci-dessus exprime justement les différentes valeurs d’actions pour les ondes radio. Différents niveaux de rigueur sont prévus pour les ondes basses fréquences : on distingue une VA basse et une VA haute.

Pour Newzik

Vous comptez utiliser des iPads avec vos orchestres de 120 musiciens, et commencez à vous vous interroger : votre configuration (120 iPads dans la même salle), respecte-t-elle les normes OMS ?

Pour répondre à cette question, il est primordial de garder en tête l’un des facteurs les plus importants dans notre exposition : la distance. La distance joue un rôle majeur dans l’exposition aux ondes, et vous êtes très peu exposés aux iPads qui ne sont pas en proximité directe avec votre corps. En conséquence, la seule manière de possiblement dépasser les seuils serait de vous allonger dans une piscine de 100 iPads tous au niveau maximum d’émission !

Les principales sources d’ondes radiofréquences les plus puissantes ne sont pas nécessairement celles que l’on imagine.

Si vos interrogations au sujet des ondes persistent, il faut savoir que les routeurs Wi-Fi et les appareils Bluetooth n’en sont pas les principaux émetteurs. Les appareils évoqués plus tôt, comme les plaques à induction ou les fours à micro-ondes dégagent beaucoup plus d’ondes radio que votre tablette connectée au wifi ou à la 4G.

Pour apporter des ordres de grandeur, le schéma ci-dessous peut s’avérer utile. Il compare les émissions en ondes radio (en Volt/mètre, à distance égale) des antennes téléphoniques, smartphones, téléphones fixes, routeurs wifi, et appareils Bluetooth. Il est nécessaire de comprendre que la taille d’un émetteur d’onde n’a aucune influence sur la puissance de son signal..

Curieusement, le Wifi et le Bluetooth sont les plus grandes sources de questionnements dans notre, alors que ces technologies nécessitent très peu d’émissions pour fonctionner. Le Bluetooth est particulièrement dérisoire en termes de radiations. Il s’agit d’une technologie relativement similaire au Wi-Fi, qui a été conçue pour les usages impliquant :

  • Une distance moins élevée (~10m pour le Bluetooth, ~30m pour le wifi)

  • Un transfert d’informations moins important

  • Un nombre d’utilisateurs réduit : le Bluetooth relie généralement deux appareils entre eux, quand le wifi peut supporter un grand nombre d’utilisateurs simultanés.

Les émissions liées à cette technologie sont donc beaucoup plus faibles que celles des autres appareils domestiques précités.

En conclusion

S’il est vrai que le nombre d’appareils générant des ondes radiofréquences a augmenté au cours des dernières années, notre exposition reste néanmoins nettement inférieure aux seuils fixés par l’Organisation Mondiale de la Santé, eux-mêmes très conservateurs. De plus, contrairement à ce que nous pourrions imaginer, l’apparition du Wifi et d’autres technologies similaires n’a pas accru nos niveaux d’exposition : celle-ci s’est plutôt produite à l’apparition des premiers téléphones mobiles dans les années 1990, sans qu’aucun effet délétère ne soit observé à ce jour. Quant à l’usage de l’iPad, il n’est pas nécessaire de s’en inquiéter étant donnée l’utilisation à distance qu’on fait de ce produit lors d’un projet Newzik : les ondes radios reçues par l’iPad sont négligeables dans cette configuration.

Si vous tenez tout de même à vérifier par vous-même, il est vous est possible de demander une procédure de mesure de votre exposition locale.

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